la belle histoire du retour d'un sabre au Japon

Bonjour Je m’appelle Michel Lavigne,
 
A l’occasion de l’étude des lots d’une vente aux enchères de la salle des ventes GIRAUDEAU à TOURS, je tombe sur le lot 316 : « (...)  superbe sabre de samouraï, shin Gunto de combat d'Officier de l'armée de terre modèle 1944/45 » Arme de reddition  plaquette en bois avec le nom de l'Officier et les coordonnées d'un temple pour la restitution.
Je suis intrigué par ce sabre d’officier qui portait une plaquette très joliment calligraphiée et  j’ai décidé de faire des recherches approfondies sur l’origine de ce sabre. Je décide d'envoyer la photo de la plaquette à Tsuruta san, un antiquaire important de Nagoya au Japon. Son équipe me renvoie la traduction :
« Ehime préfecture, Higashiuwa-Gun(country), Tanosuji-Mura(village) O-Aza Jotei-Ji. To Utsunomiya Masanori »

Un simple appel téléphonique à l’ambassade du Japon, très à l’écoute, et je suis renseigné sur les coordonnées de la ville de Seiyo, en me voyant préciser que le village de Tanosuji, n'existe plus car il est aujourd'hui fusionné avec la ville de Seiyo.
Les seules informations de contacts que j’arrive à obtenir sont des Numéros de fax. Toujours très utilisé au Japon, un peu moins par chez nous... La pêche fait choux blanc. Je poursuis mes recherches et trouve les coordonnées de plusieurs associations d’Echange Culturelle avec le Japon et envoie une trentaine d’emails avec photos et cet appel : « Je recherche la famille de Monsieur Utunomiya Masanori à Seiyo, car son sabre sera bientôt à vendre aux encheres » 

L’une de ces bouteilles à la mer finit par trouver un rivage providentiel en la magnifique personne de Keiko NAKAMURA, musicienne Japonaise en résidence à strasbourg. Elle doit se rendre au Japon dans la régions de Seiyo.

Sur place, Keiko à une amie "Eri" qui déclenche une formidable chaîne de solidarité : Mairie, vétérans, journalistes, tous recherchent la famille de Monsieur Utsunomiya. Au japon il n'y a pas sur internet « les pages blanches/jaunes » c'est donc une journaliste qui épluchera tous les bottins téléphonique ( 1 300 000 habitants) afin de retrouver Yoshiko (98 ans) et sa fille Junko. Malheureusement, Masanori est décédé il y a 20 ans, il a eu une belle vie et était proviseur d'école primaire.

La famille de l’officier Utsunomiya Masanori, m’envoie alors une série de photos et entre-ouvre pour moi un peu du livre de la vie de ce soldat. ( la photo lors de sa nomintion en tant qu'Officier, il pose avec son sabre, son mariage peu après la guerre, l'âge de la retraite et enfin Yoshiko,  elle a 98 ans)
Ma conviction est faite : Ce sabre doit retourner au Japon au sein de la famille de Utsunomiya Masanori. 

La prochaine étape est donc d’acquérir ce sabre. Le timing est trop court pour faire appel à une campagne de dons, les enchères auront lieu le samedi 30 avril.
Quelques tentatives avec l'aide du  commissaire priseur, pour amadouer le propriétaire du sabre, il ne veut rien entendre, son sabre passera aux enchères, l’âme romantique n’est plus une valeur à la mode.....
Les enchères démarrent, je me suis déplacé a Tours  (500km) les enchères sur internet sont trop risquées en cas de panne informatique. Il est minuit passé au Japon, la famille Japonaise prie et moi aussi, mes moyens ne sont pas assez importants pour que j’aborde la vente sans angoisse et quoiqu’il arrive, je dois acquérir ce sabre; je n’imagine pas qu’il puisse en être autrement. Pas après avoir vécu tout ça.
Les enchères s’envolent 800, 1000, 3600, 4600, 5000...5200 euros. J’ai la main levé, j'annonce au commissaire priseur qui je suis "la Famille" . Conquis, il tarde pas trop à garder le marteau en l’air. Le sabre est à moi et bientôt il reviendra à Yoshiko , la veuve de Masanori et à Junko sa fille.

Le bordereau de la salle des ventes est de 5948,80 euros. Les frais de déplacements et d'envoi du sabre à Strasbourg se montent à 400€, Keiko devait partir au Japon avec le sabre, malheureusement la compagnie aérienne l'a refusé dans ses soutes. Keiko à dû entreprendre des démarches administratives au Japon concernant le sabre. son histoire à fait le tour de la région d'Ehime, les notables sont informés, cela donnera lieu à une cérémonie de restitution, les journaux vont en parler. Je suis donc attendu. Si tout va bien, (covid etc...) le voyage est prévu pour debut Novembre, il y a "urgence" Yoshiko à 98 ans, elle a promis de rester en bonne santé pour le retour du sabre de son mari. Keiko est au japon, mais elle a dû se déplacer à plusieurs reprises à Ehime, ce sont des frais supplémentaires qui se sont ajoutés. L'objectif de cette cagnotte est donc de 7000/7500€. (Je ne compte pas le coût de mon voyage). C’est pour couvrir cette somme que j’ai créé cette page. Si cette histoire vous touche, devenez en des acteurs et aidez moi afin que ce sabre retourne dans la famille du soldat Utsunomiya Masanori.